Cristina Bianchi[1] et Didier Grange[2] nous ont présenté le texte de la Déclaration, inspirée d'expériences similaires au Québec, au Bénin et en Australie, et le processus qui a abouti à son adoption par l'UNESCO le 10 novembre 2011.
Leur présentation est disponible sur le site du Forum.
La discussion qui a suivi cette présentation a porté sur l'utilité de cette déclaration et sur les possibilités de la faire connaître.
Les différents points soulevés concernaient:
Sur l'utilité d'un tel texte, un parallèle a été fait avec l'adoption du Code de déontologie par l'AAS en 1998. Plusieurs personnes ont suggéré qu'une étude sur l'usage pratique de ce code serait bienvenue.
Les participants se sont par ailleurs mis d'accord sur l'idée que l'AAS devrait adopter officiellement cette déclaration lors de sa prochaine assemblée générale.
Une remarque a retenu mon attention sur l'usage possible de cette Déclaration: des archivistes d'organisations internationales (qui représentent une bonne part de la communauté archivistique à Genève) ont relevé qu'elle pouvait devenir le texte de référence sur lequel se baseraient les actions des différents services d'archives des OI. En effet, ceux-ci ne peuvent pas se référer à des textes légaux pour justifier leurs missions et leurs orientations stratégiques; la Déclaration, bien qu'elle ne possède pas de caractère contraignant, peut remplir cet office dans le dialogue entre ces services et leurs autorités de tutelles. A retenir donc au moment de définir ou redéfinir politiques d'archivage, règlements d'accès ou budgets annuels :-)
]]>Non, nous n'organisons pas des parties sauvages de MMORPG au boulot, et je ne dois pas crier "AFK" avant de pouvoir m'adresser à un collègue. Mon service ne s'est pas non plus lancé dans la vente d'assurances par téléphone pour boucler le budget 2011.
Mais alors, pourquoi donc confier un micro-casque à un archiviste? Dans nos institutions, c'est un équipement peut-être moins présent qu'un aspirateur à archives, mais qui sera sans doute de plus en plus diffusé.
Je l'ai reçu pour ma part après avoir été formé à l'usage du logiciel de gestion de helpdesk employé au sein de mon organisation. Avec d'autres archivistes, nous allons l'utiliser pour assurer le support de deuxième niveau[1] relatif à l'usage de notre système de records management, et ce auprès de plusieurs milliers de collaborateurs répartis sur deux cents sites. Ce support pourra s'effectuer par courriel mais aussi par messagerie instantanée texte ou/et voix, avec en outre la possibilité de prendre le contrôle du poste de l'interlocuteur. Des banalités pour une centrale d'assistance informatique, mais une grande nouveauté pour un service d'archives!
Pendant cette formation, en entendant parler de tickets ou de Service Level Agreement, je me suis demandé un instant si j'étais encore un archiviste. Finalement, cela illustre bien l'une des évolutions de notre rôle et de nos responsabilités: nous devons désormais accompagner le plus en amont possible les producteur de documents dans la constitution de leurs dossiers.
[1] Le support de premier niveau est assuré par une centrale d'assistance qui réceptionne les demandes et y répond directement ou les transmets si besoin à un deuxième niveau pour traitement. La nouveauté, chez nous, est d'intégrer à ce deuxième niveau un groupe d'experts "métier" et pas seulement SI.
Plusieurs autres blogs et sites professionnels diffusent peu à peu des comptes rendus généraux ou sur des sessions en particulier:
Enfin, une recherche sur le hashtag #eca2010 sur Twitter vous donnera quelques bribes d'infos complémentaires.
N'hésitez pas à indiquer d'autres ressources en commentaire!
Mise à jour (9 mai):
[1] pour ceux qui n'ont pas pu y assister mais aussi pour les participants: après tout, avec huit sessions en parallèle, on profite aussi des comptes rendus d'autrui :)
Vous ne savez pas où dénicher l'info utile en ligne?
Découvrez les Archiveilleurs, une nouvelle offre de veille professionnelle partagée.
Les habitués de la biblioblogosphère connaissent sans doute le Bouillon des bibliobsédés, ce bulletin polymorphe rassemblant la veille internet de la crème des bibliothécaires en ligne (et apparentés). Après le passage en mode collectif du Bouillon, plusieurs archivistes actifs sur Twitter se sont dit: "Et pourquoi pas un Bouillon pour les archivistes?" Et le maître des tuyaux a entendu leur appel.
Après quelques semaines de tests et de diffusion discrète, aujourd'hui est le jour officiel de lancement des Archiveilleurs!
En grand résumé: un système de partage de la veille en ligne réalisée par un groupe de professionnels des archives et du records management, disponible par fil rss, par email, sur Twitter, sur Facebook et sur Friendfeed.
Pour en savoir davantage sur le contenu de cette veille et sur les personnes qui la font, rendez-vous sur la page de présentation des Archiveilleurs.
Tout ce projet s'est réalisé de manière totalement informelle, hors de tout cadre institutionnel ou associatif. Le contenu est le fruit de la participation bénévole et passionnée des Archiveilleurs. La technique repose sur des outils disponibles en ligne et gratuits (agrégateurs, sites de bookmarking social et surtout Yahoo Pipes qui relie le tout[1]). Le projet s'est monté par des échanges essentiellement numériques, dont la plupart se sont tenus sur Google Wave.
Les Archiveilleurs adressent tous leurs remerciements à Lully sans qui le tout serait encore à l'état d'idée, ainsi qu'au Bibliobsédé pour l'idée originale du Bouillon.
[1] Pour les curieux qui voudraient plonger dans les méandres du traitement de flux rss, notre parrain et grand maître d'œuvre Lully explique tout sur son blog.
Voilà donc quelques bons plans et adresses que je recommande, sans aucune exhaustivité. Si d'autres locaux de l'étape souhaitent ajouter quelque chose ou critiquer mes choix, les commentaires sont ouverts! Et si vous voulez d'autres conseils personnalisés, attrapez-moi dans les couloirs du CICG la semaine prochaine :)
Profitez d'être dans une ville de couleur internationale pour essayer quelques cuisines d'ailleurs: coréenne au Gaya, érythtéenne à la Gazelle d'or, japonaise au Sansui, ou portugaise au... Portugais. Et si vous tenez à goûter des spécialités suisses, pour éviter les pièges à touriste tout en restant au centre-ville, rendez-vous à la Bergerie du Gruyérien. Enfin, pour une ambiance plus jeune et un brunch solide (et à petit prix) le week-end, c'est la Brasserie des Halles de l'Ile qu'il vous faut.
Entre lounge bars qui se ressemblent tous et bars à vins qui vous servent des verres hors de prix, l'offre a malheureusement tendance à s'uniformiser. Mais il reste possible de boire un verre sans être entourés de traders aux dents longues dans des endroits comme:
[1] Et c'est alors que je me rends compte que je n'ai rien écrit depuis décembre. Honte à moi...
Si vous participez à la conférence et que vous souhaitez profiter au mieux de votre séjour à Genève en avril prochain, mais que vous ne trouvez pas votre bonheur sur les sites officiels, n'hésitez pas à me contacter à l'adresse disponible ici ou en commentaire du présent billet (éventuellement in English ou auf Deutsch), pour des questions comme: "Où manger la meilleure fondue?" "Où acheter des chocolats authentiques?" "Quels musées ne pas manquer?".
Je publierai par ailleurs un billet "touristique" quelques jours avant la manifestation pour vous faire part de mes bons plans.
NB: je n'ai aucun lien avec les organisateurs de la conférence, ne me contactez pas pour toute question relative à l'événement lui-même (inscriptions, programme etc.), mais adressez-vous directement aux responsables.
]]>Vous le savez sans doute, fin avril 2010 se tiendra à Genève la 8e Conférence européenne sur l’archivage digital, dont les organisateurs ont pris le parti de laisser une place de choix aux jeunes professionnels, avec notamment des bourses de participation et des sessions qui leur sont spécialement dédiées. Or, les hôtels proposés ne sont pas vraiment accessibles aux bourses de ces mêmes jeunes professionnels (mais je vous rassure, le rapport qualité/prix des chambres est meilleur qu'à Londres).
Le comité d'organisation a donc chargé un groupe d'étudiants en information documentaire de la HEG de Genève[1] d'organiser un système de couchsurfing pendant la conférence afin de trouver un hébergement pour les participants ayant peu de moyens.
Comme d'autres, je transmets ici à leur demande les détails de l'opération:
Pour organiser ce service, nous recherchons des volontaires pour accueillir ces personnes, gratuitement ou à très bas prix. Un canapé ou un matelas gonflable est tout à fait suffisant. Le plus important est d'habiter Genève (ou à proximité) afin que les participants puissent se rendre facilement sur le lieu de la conférence.
Dans la mesure du possible, nous aimerions trouver des hôtes travaillant également dans le domaine des archives, ceci afin de faciliter les échanges.
Voici le lien pour le formulaire d'hébergement que nous demandons aux logeurs potentiels de remplir afin de connaître leur disponibilité et conditions: http://campus.hesge.ch/couchsurfing/pages/logeurs.php
Si vous voulez proposer un lit ou bénéficier de cette opération, vous trouverez plus d'infos sur le site officiel de la manifestation.
[1] D'autres étudiants de l'école sont aussi mobilisés pour la conférence, notamment pour la communication sur les réseaux sociaux: voir ce groupe Facebook
Voici donc, pour marquer le premier jour de l'automne, un digest des liens diffusés cet été, et d'autres ressources repérées plus ou moins récemment.
PS: le billet précédent et celui-ci marquent un réel désir de reprendre les publications sur ce blog; on verra si la volonté et l'énergie suivront. J'essaierai au minimum de mettre en ligne de tels digests plus régulièrement.
]]>Voici en vrac quelques notes prises lors de cet exposé. Vous trouverez en ligne des information plus détaillées dans la documentation du projet.
Le projet Archives Web Suisse fait partie du programme E-Helvetica qui a pour but la constitution d'une collection d'helvetica numériques et la mise en oeuvre du système qui les conservera. Le programme regroupe plusieurs projets à côté de l'archivage de sites web: la conservation de thèses numériques, de publications officielles de la Confédération et l'introduction d'un dépôt numérique par les éditeurs commerciaux.
L'organisation générale des outils et processus suit le modèle OAIS. A l'heure actuelle, les différentes entités fonctionnelles du système sont déjà en exploitation, à l'exception du module Accès.
Le projet Archives Web Suisse a démarré en 2005, en partenariat avec onze bibliothèques cantonales. Il est opérationnel depuis le 1er mai 2008, et regroupe aujourd'hui vingt-trois bibliothèques cantonales, dont les activités sont coordonnées par la BN. Au niveau international, la BN collabore avec Internet Archive, European Archive et l'International Internet Preservation Consortium (IIPC)
Les bibliothèques cantonales s'occupent de la sélection des sites à archiver et de la saisie des métadonnées; la BN prend en charge la collecte et la conservation des sites.
Grossièrement, les différentes activités se répartissent ainsi:
Au contraire de ce qui se fait dans d'autres pays, il a été décidé de ne pas faire une collecte totale de tous les domaines en .ch (on en dénombre plus de 1.300.000, la Suisse présentant une des plus fortes densités de noms de domaine du monde) pour des raisons de ressources et de pertinence.
La sélection s'opère au niveau cantonal par les différentes bibliothèques, suivant une notice qui définit une typologie des sites et des critères de sélection communs (pdf). Les responsables d'e-Helvetica commencent également à travailler avec d'autres institutions pour des sélections plus thématiques: Schweizerisches Sozialarchiv ou, au sein même de la BN, les Archives littéraires suisses. Il a aussi été décidé de faire des collectes spécifiques pour certains événements, comme les élections fédérales de 2007 ou l'Euro2008.
L'évaluation de la valeur des sites devient une tâche prépondérante, ce que Barbara Signori présente comme une nouveauté pour les bibliothécaires[1].
Lors de la déclaration des sites sélectionnés, les institutions partenaires saisissent aussi une partie des métadonnées, et définissent la future fréquence de collecte des versions successives des sites archivés.
En l'absence de dépôt légal, la BN doit obtenir les droits pour télécharger les sites; elle le fait sur le principe de l'opt-out: un email est envoyé au propriétaire du site pour annoncer le téléchargement, et la collecte commence en l'absence de réaction. Jusqu'à présent, les rares opposition des propriétaires ont été résolues par un dialogue direct.
Les processus sont automatisés au maximum. Plusieurs outils libres sont utilisés:
La BN teste aussi NetarchiveSuite et Web Curator Tool.
Seul le contrôle qualité se fait manuellement. Sont vérifiés l'aspect du site, la complétude des documents, le fonctionnement des menus, liens, formulaires etc.
Les différents obstacles à la collecte comprennent entre autres:
Le catalogage est minimal et suit les normes adoptées par la BN (MARC21, AACR2, CATS). Il n'y a pas d'indexation matière, mais une classification Dewey à trois chiffres est associée à chaque site. La notice est intégrée automatiquement au catalogue de la BN Helveticat. Dans les états de collection, chaque version d'un site téléchargé en représente un exemplaire.
Les fichiers sont conservés avec les autres collections numériques de la BN dans la plate-forme d'archivage Ninive, constituée au niveau matériel de serveurs NAS redondants, hébergés à Berne sur deux lieux différents (une sauvegarde supplémentaire étant conservée sur bandes; la capacité actuelle n'est que de 9 To.
Un système d'accès est prévu pour fin 2010: les usagers n'accéderont pas directement au serveur d'archivage par mesure de sécurité, mais à un serveur cache.
Au 14 août 2009, on comptait 724 sites sélectionnés (depuis le 1 mai 2008). 637 ont déjà collectés; parmi ceux-ci, 283 présentent une qualité insuffisante pour l'archivage et nécessiteront une deuxième collecte. Les sites déjà archivés dans le systè,e comptent en moyenne 49 Mo et 946 documents; la BN ayant débuté par les sites les plus faciles à archiver, ces moyennes ne sont probablement pas représentatives de l'ensemble: le site de l'Euro08 compte ainsi 470 Go de données, et cinquante millions de documents. Il y a plus de quarante formats de fichiers différents.
Voilà pour mes notes! Si vous avez d'autres infos, n'hésitez pas à les laissez en commentaire. Et pour voir ce qui se fait ailleurs, vous pouvez lire les billets de Bibliobsession et liberlibri sur les travaux de la BnF, et les actes de la conférence iPRES2008 (pdf 5Mo, p. 305) où il y avait eu un intéressant comparatif des différentes pratiques nationales d’archivage du web (pdf)
[1] A ce sujet, je me souviens d'un exposé de Gildas Illien, responsable du dépôt légal de l'internet à la Bibliothèque nationale de France, qui affirmait que les biblothécaires devaient recourir au savoir-faire des archivistes en la matière.